Je dédie ce billet d'humeur à Claudine Albouy, la dévouée présidente du Secours Populaire du Tarn qui va se retrouver à la rue.
Vous avez peut-être déjà plus envie de vacances que de lire des questions polémiques. Pas envie de vous prendre la tête. Pourtant, de la bande de Gaza à l’Elysée en passant par la case « retraites », les sujets qui portent à débats se ramassent à la pelle. Après tout, chaque citoyen peut faire comme moi ; observer, réfléchir et aller par exemple remplir l’enquête d’utilité publique sur le Grand Théâtre d’Albi. Sans parler des nids de poule (hors sujet) mais plutôt de la hauteur qui va plonger les riverains dans la pénombre, ou du plan de circulation insoluble.
Certains ont des appétits pantagruéliques quand d’autres crèvent… Que vous soyez croyant ou athée, voilà une fable que j’ai plaisir à partager. Au Tarn Libre, le curé Amalric me donnera, j’espère, la bénédiction. Même s’il ne s’agit pas de cuillère d’argent offerte en cadeau de baptême mais de cuillère à long manche.
C’est l’histoire d’un saint homme qui conversait avec Dieu. Il lui demande :- Seigneur, j'aimerais savoir comment est le paradis et comment est l'enfer ? Dieu conduisit le visiteur vers deux portes. Il ouvrit l'une d'entre elles et permit ainsi à l’homme de regarder à l'intérieur.
Au milieu de la pièce, il y avait une immense table ronde au centre de laquelle était posée une grosse marmite contenant un ragoût à l'arôme appétissant. Le saint homme saliva d'envie.
Les personnes assises autour de la table étaient maigres et livides. Elles avaient l'air affamé et tenaient des cuillères aux très longs manches attachés à leurs bras. Toutes pouvaient atteindre le plat de ragoût et remplir une cuillerée, mais, comme le manche de la cuillère était plus long que leurs bras, elles ne pouvaient ramener les cuillères à la bouche. Le saint homme frissonna à la vue de leur misère et de leurs souffrances.
Dieu lui dit : - Tu viens de voir l'enfer.
Tous deux se dirigèrent alors vers la seconde porte. Dieu l'ouvrit, et la scène que vit le saint homme était identique à la précédente, avec la même grande table ronde, la marmite de délicieux ragoût qui fit encore saliver le saint homme. Les personnes autour de la table étaient également équipées de cuillères aux longs manches. Mais, cette fois, les gens étaient replets, souriants, se parlaient en riant et paraissaient bien nourris. Le saint homme dit à Dieu :
Je ne comprends pas !
- Eh bien, c'est simple, répondit Dieu à sa demande, c'est juste une question d'habileté.
Ils ont appris à se nourrir les uns les autres, tandis que les gloutons et les égoïstes ne
pensent qu'à eux-mêmes.
L’aimable relation qui m’a partagé cette histoire a commenté « L'enfer est souvent sur terre! » Et il a rajouté en dessert une phrase du Dalaï Lama: "Il n'y a personne qui soit né sous une mauvaise étoile, il n'y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel."
Je vous souhaite de bien contempler le ciel.